Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Blog D'opinion Sur Tous Les Fronts !

  • : CIXI-HELENE
  • : on peut toujours me suivre sur Twitter : @HelenePastore Instagram : @helene_pastore
  • Contact

Hélène Pastore

  • Cixi-Hélène - (Hélène Pastore)
  • Et tout commenter, sur tous les fronts !
  • Et tout commenter, sur tous les fronts !

Suivez-moi sur Twitter : @Cixi_Helene / Instagram : @helene_pastore

une-charliehebdo-14.jpg

        Charlie 7 janvier 2015 

         Soutien indéfectible 

Agenda culturel local

Programmations actuelles

---lA CRIEEéjpgThéâtre de La Criée 

 

---theatre-du-gymnase-1368539733-28130Les Théâtres de Dominique Bluzet

    

---pav-noir.jpgPavillon Noir 

Stats du blog

Malgré sa longue pause 2014-2018, le blog a quand même eu en moyenne près de 10.000 visites/mois. Pour la reprise 2018, 3000 visiteurs uniques en 48h pour ce 1er article 2018 ! 

Grosse activité sur Twitter mon activité principale, ce site servira de support pour un autre type de relais, j'attends  la municipale 2020 devil

Les articles les plus lus en 2019 :

1 : Trets, les Féraud, et la secte Soka Gakka

 2 : André-Pierre Gignac, carton rouge pour une poussette

 

Trombinoscopes, Memento

Messages permanents

identifiant du blog : Hélène Pastore. Ne pas confondre avec Hélène Pastor assassinée à Monaco...

Le modérateur est mis ou retiré selon la teneur des articles. Ceux qui seraient dégradants, insultants sont immédiatement retirés ou non publiés. Par temps de pause du blog les commentaires ne sont pas activés.

- Petit marché minable, au sujet du pillage par le journal La Provence édition Pays d'Aix (Nicolas Rey rédacteur en chef) par Romain Capdepon de mon article exclusif sur André-Pierre Gignac  sans même me sourcer (qui a fait le tour des médias européens en quelques heures jusqu'au plateau de Canal+ le soir même info relayée au nom du journal La Provence), le directeur de publication, Philippe Minard, a été contacté par lettre en AR mais n'a pas daigné me répondre... Je n'hésiterai pas à donner toutes suites prévues par la loi à la moindre récidive.- La Cour de cassation vient de défendre les droits de libertés de la presse aux blogs, mêmes anonymes, Article sur le site RUE 89.

- Messages de remerciements : Je remercie chaleureusement tous ceux qui m'ont soutenue pour la tempête provoquée par l'article 'Trets, les Féraud, et la secte Soka Gakkai" , mails et commentaires sur ce blog (je n'autorise plus les nouveaux commentaires sur cet article, agréables ou insultants). Merci entre autres aux big boss nationaux Jacques Rosselin  Alexandre Piquart (Le Monde). Pour info, Jean-Claude FERAUD, UMP, toujours maire de Trets, n'a jamais été inquiété ni même interrogé par la presse locale bien trop peureuse de s'attaquer à la Soka Gakkai. L'article est un des plus lus quotidiennement dans le blog.

Je remercie infiniment mon avocat et ami Maître Benoît Petit pour son total investissement et son engagement sans faille dans mon assignation intentée par la Soka Gakkaï en 2010. En effet, la SG se portait partie civile en portant plainte pour diffamation pour mon article Trets, les Feraud, et la secte Soka Gakkaï  - Détail :

- Procès du 15.02 2013 au TGI de Paris (17eme chambre), décision du 29.03.2013, je suis relaxée  
- Appel de la SG : audience le 29.01.2014. Le 27.03. 2014 la Cour d'appel de Paris confirme la 1ere décision
- Pourvoi en cassation de la SG le 28 mars 2014


Le 19.12.2014 / ORDONNANCE DU PARQUET DE LA COUR D'APPEL, 34 RUE DES ORFEVRES, 75055 Paris :

-l'Association culturelle Soka Gakkaï et l'Association culturelle du bouddhisme de Nichiren, parties civiles, se désistent du pourvoi par elles formé le 28 mars 2014 contre un arrêt de la Cour d'appel de Paris, chambre 2-7, en date du 27 mars 2014 contre Mme HELENE PASTORE du chef de diffamation publique envers un particulier-  Procès gagné ! Mon article est donc protégé par un jugement de justice de mon pays. 

Je remercie Marianne de m'avoir publiée ainsi qu'à l'équipe de Jacques Rosselin pour avoir sélectionné mon blog parmi les 100 meilleurs blogs féminins de France

 

18 février 2018 7 18 /02 /février /2018 08:56

Jeudi 15 février, Macha Makeïeff, à la tête du Théâtre national de Marseille La Criée, proposait dans sa petite salle une soirée dédiée à Lacan et l’amour, Lacan à minuit. 5 intervenants au menu : Philippe Bera (éditeur, membre de l’École de la Cause freudienne, ECF), François Rouan (peintre), François Regnault (philosophe, membre de l’ECF), le médiatique psychanalyste Hervé Castanet, et Macha Makeïeff elle-même. Le programme annonçait une discussion. La salle était bourrée de curieux, comme moi, ou d'adeptes comme l’ami qui m’accompagnait. Mais lui, on ne peut plus rien faire pour lui.

Décor. Macha Makeieff est assise sur une chaise de profil, seule à quelques mètres des 4 autres qui eux font face au public. Elle regarde donc la tablée latéralement et pas le public. Posture du psy à l'écoute. Mise en scène narcissique. Lacan se profile. En face d'elle, un pupitre qu'elle seule utilisera lors de ses lectures. Elle a un micro HF à l'oreille, les autres ont chacun un gros micro devant eux qu'ils utiliseront dans leur temps de parole. Tous ont leur texte devant eux.

Aucune présentation. Le public se doit d’avoir bossé son programme ou de connaître ces quatre perroquets lacaniens. Hervė Castanet, premier à prendre la parole avec une surprenante voix de Lacan, brosse dans le sens du poil le théâtre et le génie de sa directrice ici présente dans sa quête artistique. Longue introduction lechetteuse. Le public attend la saucée divine. Pour Jacques il est venu.

Quand Macha Makeieff enfin se lève et rejoint le pupitre, je me suis crue enfant à la messe. Long texte d’une voix soporifique de Sainte Thérèse d’Avila (carmélite espagnole du XVIs) et de la mystique brabançonne, Hadewijch d’Avers (XIIIs). "(...) l'amour... oui... l'amour... l'amour...", multiples pauses avec un regard d'outre-tombe les yeux fixes. Macha est de noir vêtue. Elle porte un long manteau, pantalon, des lunettes de soleil plutôt rondes qu'elle met de temps en temps quand elle ne parle pas, assise sur sa chaise. Certainement pour se protéger de l’éblouissement de cette Cène-là devant elle, mais ils ne sont que quatre...

Elle poursuit, Trotsky hiératique, déesse noire coiffée de certitude sacrée. Ha "l'amour... oui... l'amour... l'A-mour... est Tout." Le ’Tout’ est planté comme une évidence universelle d'une note basse et étouffée. Comme Thérèse d’Avila ’qui jouit de ce qu’elle ne comprend pas’. Long silence en guise de point. Et les points elle adore ça Macha. Quand elle a fini sa divine parole, la déesse redrape ses voiles mal amidonnés qui eux se marrent bien. Et s'assoit sans bruit. Même sa chaise est coite. D'un cil elle ordonne aux autres attablés de prendre son relais éclatant. Mais la salle s’ennuit. J'entends chuchoter dans le rang derrière, "c’est chiant, mais que c’est chiant". Bon, ça commence quand Lacan ?

François Regnault avec son ’Quel amour ? Courtois’ et Encore’ d’Hervé Castanet furent transparents, quasiment aucune analyse psychanalytique et très peu de liens sur le thème annoncé. Aucune détronche en perspective. Shit. Enfin, un bref passage d'un extrait du séminaire 21 de l'idole en question sur le programme, ’Lacan, psychanalyse et amour’. Puis, présenté par l'éditeur Philippe Bera, une projection du film de son voisin de table le peintre François Rouan ’De la ressemblance’ (présenté à la villa Médicis) projection sur, je cite Rouan, "les différentes strates de l'amour". En fait le film n'est qu'une série de photos de jeunes filles nues, vulves offertes, qui se croisent ou se superposent (d'où les strates) sur une bande-son musicale style Vangelis. Les rires et réflexions des jeunes modèles rythment la musique. Attention, François Rouan est un spécialiste du tressage et fut proche de Balthus et de Lacan.

Rouan explique au public hébété qu'il avait filmé et enregistré pendant 3 semaines une dizaine d'heures par jour ces jeunes filles, l'ennui, la douleur des longueurs des poses les poussant tôt ou tard à réagir. Elles étaient séparées par un miroir sans tain. Lui, silencieux, dans l'oeil de sa caméra, Woody Allen appliqué, attendait la fulgurance des famous strates de l'amour qui ne saurait tarder. Il signale que les modèles devaient être soutenues par des Atlantes lesquels ont été finalement coupés au montage. Et bien croyez-le ou pas, le miracle alors qu'il ne l’attendait plus a eu lieu le dernier jour de tournage. Bon... et Lacan dans tout ça ? 

Bref, ce gros dégueulasse n'a pas vraiment convaincu car entre la Macha outretombeuse, le psy inexistant, le cinéaste pervers artistique et la tête d’affiche Lacan absente, les gens en manque ont commencé à partir petit à petit. Pendant ces 2h30 (oui oui !) de lectures sans interruption, on entendait le craquement des marches sous les pas des gens fuyant petit à petit. Bruit constant, grinçant, permanent, qui faisait grimacer les sublissimes intervenants. Seule, Macha-la-Magnifique, de profil avec ses lunettes-écran, plutôt proche de l’escalier de la sortie, restait dans son marbre noir. No réaction terrestre.

Conclusion. Bien joué au niveau de la com accrocheuse et menteuse. Petite maligne Macha Makeieff. Mais c'est pas sûr que ça marche une autre fois. La salle de 262 places de moitié s'est vidée une heure avant la fin. Maigres applaudissements. La déesse noire s'est éclipsée en une fraction de seconde certainement téléportée par Sainte Thérèse tout là-haut furieuse contre ce public de mécréants idiots. Mon ami est parti lui aussi furieux d'avoir supporté ses multiples crampes et juré sur Lacan qu’on ne l’y reprendrait plus. Lacan, marque d'une lessive qui ne lave jamais. 

Game over.

#machamakeieff #philippebera #françoisrouan# #hervecastanet #Françoisregnault

-Macha Makeïeff -Philippe Bera -François Rouan -Hervé Castanet -François Regnault

Hadewijch d’Anvers (poétesse mystique branbaçonne du XIIIs) : https://www.babelio.com/livres/dAnvers-Hadewijch-dAnvers--Une-femme-ardente/363407

L'extase érotique de Sainte Thérèse d’Avila : http://nuageneuf.over-blog.com/article-sainte-therese-d-avila-extrait-115672998.html

 

 

Partager cet article
1 octobre 2012 1 01 /10 /octobre /2012 18:52

Au premier festival International de la Caricature du Dessin de presse et de la Satire à l'Estaque, "On n'aurait jamais cru avoir un tel succès !" Dixit Fathy Bourayou, caricaturiste de talent connu comme le loup blanc sur ce port de Provence, celui qui disait au journal 20minutes, "il n'y a qu'ici que la caricature n'existe pas dans la presse locale alors que dans cette ville (Marseille), des hommes politiques mafieux il y en a davantage que des poteaux."

Pendant les trois jours du 21 au 23 septembre, un monde fou d'amateurs de BD et de curieux était venu sur le port de l'Estaque. Ambiance chaleureuse et enjouée. Devant l'entrée de l'exposition, des tables accueillaient les auteurs qui croquaient tous ceux qui voulaient une caricature personnelle. Les queues s'allongeaient devant les kiosques aux fameuses panisses et 'chichis freji' à la renommée internationale et les terrasses des cafés aux alentours ne désemplissaient pas. Les médias en masse s'y pressaient aussi, pourquoi ?

Parce que ce festival depuis longtemps programmé a bénéficié du buzz intersidéral concocté par les malins de Charlie Hebdo lors de la diffusion de leur numéro 'spécial' où leur Une reprenait le film "Intouchables" montrant un musulman sur un fauteuil roulant poussé par un juif. En fait, ce n'est pas ce dessin qui a mis le feu aux poudres. C'est la caricature de la dernière page, en page 16 rubrique "les couvertures auxquelles vous avez échappé". Elle représente le prophète Mahomet, nu, en position de prière, une étoile jaune cachant son orifice sacré. Si cette caricature avait été mise en Une, les conséquences en auraient été certainement plus terribles, mais les petits malins de Charlie n'ont pas osé... Dommage.

Bref, Fathy Bourayou était ravi, aux anges d'avoir pu attirer les politiques et les médias grâce à ces fulgurants sunlights. Comme les trente dessinateurs présents, Fathy n'est pas avare de détails. Il m'a raconté ses engagements inébranlables, son devoir de perpétuer les mémoires de ses amis journalistes, dessinateurs assassinés lors des événements de 1994 à Alger. Gravés à jamais. Il a réussi à se sauver, exil forcé, exil terrible.

Ici à l'Estaque où il est depuis, il a gardé intact son énorme potentiel de révolté. Tous les habitants le connaissent, le respectent. "Je ne lâcherai jamais ! Je suis un journaliste au crayon !" -les autres pour lui sont des journalistes au micro-. Mais "Le crayon ne suffit plus à mener le combat contre la censure et le fondamentalisme religieux". (Serge Scotto).

Aujourd'hui, la plume de Fathy Bourayou est visible dans la presse alternative régionale : Marseille La Cité, La Revue Consolat et bien sûr l'incontournable Le Ravi. Il a publié en 2011 un album "Tristesse et bouillabaisse " en vente humblement dans la librairie"l'Encre bleue" de l'Estaque.

Les prix Chichi et Panisse ont été remis à Phil et Djamel Lounis. Voici quelques clichés et dessins photographiés sur place pas piqués des vers

IMG 20120923 161131

 

 

IMG_20120923_154614.jpg

 

IMG_20120923_154733-copie-1.jpg

 

 

 

IMG 20120923 160036

                                                      Les dieux ne sont pas d'accord entre eux...

 

IMG_20120923_162707.jpg

                                                                                           Phil Umbdoenstock

 

IMG_20120923_161531.jpg

                                                    Un ami de Fathy Bourayou avec le prix 'Chichi' et Fathy Bourayou

 

IMG_20120923_164047.jpg

                                                                           Djamel Lounis

 

prix__douze.jpg

                                     Photo prise dans les commentaires, lien du site.

Partager cet article
1 août 2012 3 01 /08 /août /2012 18:02

Roberto Alagna vient de triompher dans Turandot aux Chorégies d'Orange après avoir laissé ses adorateurs trois jours dans un blues écrasant. Une mauvaise prestation due à une mycose laryngée provoquée par un dentiste imbécile lui avait valu des sifflets sur le fameux air Nessum dorma où ses quelques détracteurs l'attendaient. Passera ou passera pas le fameux contre-si ? Samedi 28 juillet, il n'est pas passé. Pour les adeptes de Puccini, Alagna classé verdien, et pour la première fois dans ce rôle de Calaf dont le registre demande d'autres performances que les statures romantiques dans lesquelles il excelle, chaque note sera pesée, soupesée, filtrée par un sas implacable où rien n'est toléré pas même un malheureux hasard organique.

En parlant de hasard, il est parfois bien étrange. Plutôt dans un registre classique lyrique, mozartienne pour toujours, le Bel canto n'était pas jusqu'ici dans mes faveurs musicales. Le 7 juillet dernier, à Marseille, et grâce au concert exceptionnel organisé par l'Opéra de Marseille, je découvrais sur la place Bargemon un Roberto Alagna dont je ne soupçonnais pas la puissance magnétique, la voix évidemment sublime, la force sexuelle, et oui, bref, un charisme inouï dans une approche d'une grande simplicité. Je ne me doutais pas que neuf jours plus tard je le rencontrerais à une toute autre occasion…

Marseille, 7 juillet. Arrivée très en retard -le concert commençait quinze minutes plus tard, une foule énorme attendait, elle, depuis des heures-, je ne trouvais qu'une place avec une trentaine de personnes contre une barrière sur le côté latéral aveugle de la scène où bien évidemment je ne voyais rien de face. Par chance, Roberto Alagna ne pouvait que passer devant nous pour monter sur scène et attendre sur une chaise les changements orchestraux. La star avait-elle la grosse tête ? Cette promiscuité, quatre mètres tout au plus, ne pouvait qu'être dépecée avec délectation.

Environ un mètre soixante-quinze, un physique puissant, un visage poupin aux yeux bleus mobiles, Roberto Alagna avait parfaitement remarqué que notre pauvre situation nous empêchait de le voir chanter. Trois femmes autour de lui. Une maquilleuse, une attachée de presse (sa sœur, une sorte de duègne implacable), une jeune femme blonde, amoureuse ?, nous l'écoutions donc sans le voir et sans écran accessible. Peu importait d'ailleurs car la magie opéra sans problème ! Après les applaudissements de chacune de ses prestations, au repos, il nous parlait de sa chaise, envoyait des baisers à des femmes qui l'interpellaient, les gens étaient ravis ! On était bien mieux qu'en face. Le grand public avait le 'In', nous on avait le 'Off'.

Très disponible malgré sa concentration à chaque prochain tableau, une bouteille d'eau accessible, un petit coup de blush poudre par sa maquilleuse, un changement de costume en loge, et des mains qu'il serrait même à celles qui ne se tendaient pas. Evidemment, l'ensemble du public de face ne comprenait pas ces réactions décalées d'un petit coin proche de la scène qu'il ne voyait pas. Le concert s'est passé à la vitesse de 'sa' lumière. Sous le charme nous étions tous, et surtout toutes. Cerise sur le gâteau, au final et après les bis (il en a rajouté), les saluts que nous ne voyions pas et sous les ovations marseillaises, Roberto Alagna, qui ne pouvait sortir de scène que de notre côté, est apparu en haut des marches un superbe bouquet de fleurs dans les bras, illuminé par un large sourire de contentement. Cris de notre groupe, bravos délirants. Il nous fit taire d'un grand geste en avant, et, rien que pour nous, entonna un O sole mio à renverser la Bonne mère de son socle…  A-DO-RA-BLE ! Et moi qui n'avais ni appareil photo, ni portable !

Quelques jours après cette soirée où je restais encore toute émoustillée, j'en discutais avec une amie qui me dit tout naturellement :
- Alagna ? Je le connais. Si tu veux on va demain soir à Orange où il répète Turandot. A 19h il doit parrainer un club de volley-ball, ASON, c'est privé, donc il n'y aura pas de monde, tu pourras discuter avec lui si tu veux. 
ET COMMENT !

Le lendemain, 16 juillet, 18h30, Orange. Il fait beau et très chaud. Je suis armée de deux appareils numériques, un smartphone et un autre portable. Les nouveaux locaux du club ASON sont tout contre le théâtre antique, on ne peut rêver mieux comme emplacement. Quelques personnes sont déjà là à attendre que les portes s'ouvrent. Soudain, Roberto Alagna arrive flanqué d'une accompagnatrice. Il est superbe ! Elle est moche comme tout. Tout de lin écru vêtu, polo Jean-Paul Gaultier, mocassins souples d'été, crinière dorée, il est encore mieux au naturel que maquillé ou sur photos. Il est toujours très disponible et parle avec tous ceux qui s'approchent de lui.

Plus tard dans les locaux d'ASON, il paraphe aux côtés du président Emmanuel Purpan une magnifique photo du théâtre antique en 3D, "Mon jardin préféré, magique !" et sur un mur, "Ce n'est qu'un début !". Il se prêtera à toutes les demandes, on lui offrira un horrible maillot de l'équipe à son nom devant lequel il va s'extasier, il dira que "réunir le sport et la musique, je pense que c'est la plus belle chose que l'on puisse faire" et ne boira pas de champagne. Compte tenu de l'actualité d'aujourd'hui, Alagna devait être en plein traitement dentaire et les infinitésimaux champignons, muguet terrible du ténor en souffrance, devaient commencer à lui grignoter les cordes vocales qui lui vaudront douze jours plus tard, les sifflets du Turandot de ce maudit samedi.

Pour revenir à celui d'hier, splendide revanche alagnienne, et après avoir lu la presse professionnelle, Alagna a conquis les pucciniens. Admis il est dans cette autre cour magistrale que celle de Verdi. Pour ma part et à mon niveau, j'ai trouvé les costumes splendides, les décors et hologrammes remarquables et la mise en scène bien assurée. J'ai souri en entendant des pseudo Chinois parler italien, les noms des ministres Ping, Pang et Pong qui faisaient des petits pas comme s'ils avaient les pieds bandés et dire à Calaf "retourne vite chez toi pour prendre une corde et te pendre". J'ai estimé que l'esclave Liù (Maria Luigia Borsi) en faisait un peu trop pour une esclave, et, Turandot, Lise Lindstrom, fille du ciel, tueuse et psycho-rigide, magnifique dans ce rôle altier qui lui allait comme un gant. Ne connaissant pas la chute de cet opéra, je n'aurais jamais pu partager ces good vibrations orangeoises sans le sous-titrage comme pour les trois énigmes et les mots à découvrir. En ce qui concerne Calaf, je suis restée scotchée aux lèvres sublimes du superbe Roberto-Calaf-Alagna, emportée par des flots de testostérone virtuels ! J'ai eu peur devant ses doutes, tremblé pendant le sacré "Nessun dorma" en attendant le fameux contre-si sur l'ultime syllabe de "Je te veux mien-NEEE !" qui n'a pas duré autant que celui de Pavarotti paraît-il mais bon, on s'en fout, Pavarotti est mort et il était laid comme un pou. Bref, Roberto l'a fait.  ENJOY !

A Orange ? Le 16 juillet ? Evidemment que j'ai discuté avec lui, mais ça, ça reste entre nous…

 

 

- Pluzz France 3. Turandot du 31.07.12. à voir sur le site pendant une semaine. Pour le fameux Nessun dorma au début du 3ème acte, mettre le curseur à 2h00mn45s.

- Le Nessun dorma de Luciano Pavarotti, pour ceux qui ne supportent pas la comparaison... Clic.


 

 Roberto-Alagna-16.07.12.JPG  

                       Arrivée de Roberto Alagna le samedi 16 juillet, Orange, 18h30, aux locaux d'ASON (Photo C-H)

 

IMGP0564.JPG

                                     Roberto Alagna et Emmanuel Purpan, président de l'ASON (Photo C-H)


signature.JPG

                                           Signature de l'affiche 3D du théâtre antique (photo Cixi-Hélène)

 

poster.JPG

                                               "Mon jardin préféré... Magique !"  (Photo Cixi-Hélène)

 

portrait.JPG

                                                          Quelle allure ! Et en Jean-Paul Gaultier... (Photo Cixi-Hélène)

 

theater.jpg

                                              Vue du théâtre antique des locaux d'ASON (Photo Cixi-Hélène)

                                                            Photos persos Cixi-Hélène

Partager cet article
16 mai 2009 6 16 /05 /mai /2009 18:06

 Je voulais m'acheter un petit serre-taille, pas pour affiner ma taille, elle est déjà si fine, mais pour enjoliver certaines tenues lors des joyeuses soirées amicales. Pas facile de trouver ce genre d'accessoire en boutique, je me suis donc rabattue sur le net, et, en surfant, je suis tombée sur le 6eme Printemps du Japon à Aix. J'avais complètement oublié ce festival japonais présent chaque année à cette période mais qui ne programme jamais de Butô*, cette danse japonaise dont je raffole.  
 

La Maison du Japon hébergée dans les locaux insalubres des l'Ecole d'Art d'Aix a dans sa cour un authentique théâtre Nô* offert par l'illustre Maître Tanshu Kano, (ne pas confondre avec un autre illustre Kano, Jigoro, fondateur du judo, je sais, vous vous en foutez), donc ce théâtre est une exception mondiale, construit dans les matériaux originaux et réalisations ancestrales où se jouent des opéras traditionnels. C'est un véritable trésor qui trône dans cette cour, merveille en bois d'Inoki (cyprès japonais, je sais…) mais une merveille abritée dans un cloaque totalement vétuste en voie de démolition qui va bientôt subir un massacre à la pelleteuse.
 

Sur le programme de cette inauguration, conférence, dégustation de sushis et de la pub pour une marque qui vend des serres-taille ! Je sautais sur l'occasion et décidais de m'y rendre d'autant plus que le grand maître Michihiko Suwa, producteur et réalisateur des plus illustres mangas animés in the world, y donnait une conférence. Michihiko Suwa, c'est le dieu tout puissant de la production des animés "Nicky Larson", "Détective Conan", "Black Jack", ou encore "Inuyasha*", le genre d'incontournables où même les gothiques lolitas japonaises sont en transes à chaque nouvelle parution d'un nouvel épisode aux côtés des Cosplayeurs*, Otakus* et autres groupies qui se ruent et dévalisent en un grain de riz toutes les boutiques. Michihiko détient surtout les droits et les clés sur toutes ces cervelles juvéniles et les

 alimente depuis des années de séries fictions aux mondes mythologiques les plus déchirés qui soient. A Tokyo, des Otakus lui ont vraiment vendu leur âme et sont cliniquement devenus insociables. Il vivent enfermés depuis des années dans leur chambre les yeux vissés sur des écrans et entretiennent leurs névroses en tétant en continu le Net jusqu'à ce que le sommeil les empoigne de force. Je me souviens d'un reportage où la mère d'un jeune Otaku donnait à manger à son fils en lui passant sa nourriture par une trappe aménagée dans la porte…
 

Bref, hier, vendredi 16 mai, 17h, sous la pluie, je pataugeais dans la boue de la cour de l'Ecole d'Art où évidemment rôde toujours l'esprit du Nô tant que le théâtre sera là. Une estrade était dressée tout contre et les officiels commentaient en présence du consul du Japon le programme du festival. Maigre public sur quatre bancs, quelques fous téméraires venus se dépayser ou trouver des serres-taille comme moi. 18h. Changement de lieu. On repatauge. Conférence de Michihiko dans une salle de projection dans le bâtiment à côté.
 

Pendant une bonne heure dans un mini amphi, le Maître à la physionomie glabre au-delà de tous les dédains du monde, explique en japonais le pourquoi du comment de la réussite de son œuvre dans la bande dessinée animée ou écrite. Ronronnement du traducteur, la salle est éteinte. Les projections s'enchaînent. Une heure plus tard, il annonce un scoop. Les trente personnes présentes retiennent leur souffle. Ca me réveille. Il a un message de l'héroïne (fictive !) du dernier feuilleton, dont notre galaxie attend la sortie avec impatience, pour ses fans présents. Etrangement sur le qui-vive, Michihiko demande à un média local qui filmait d'arrêter l'enregistrement. Instant solennel. Mais que va-t-il se passer ? Il pointe son micro sur son portable d'où jaillit une voix crécelle de petite fille asiatique. L'interprète traduit :
- Bonjour ! Comment allez-vous !  Je suis… vous allez être très surpris de mes nouvelles aventures (…)
 

Je ne me souviens plus du bla bla bla infantile ponctué par la traduction. Le public ne réagit pas vraiment et aucun cri d'hystérie ne fend l'exclusivité de cet évènement interplanétaire. Maigres applaudissements à la fin du scoop du BlackBerry du Maître. Du haut de sa gloire suprême, il demande alors au public avant de se quitter de s'unir à un rite que la série honore. Il fait resserrer les rangs (beaucoup sont partis pendant que je dormais) car la salle est clairsemée. Il vérifie encore que la caméra ne tourne pas et reprend son air formolé. L'interprète traduit :
- Tendez le bras, index pointé sur la tête de celui qui occupe le siège devant vous et répétez cette phrase tous ensemble en un seul cri : "Il n'y a qu'une seule vérité !"

Flottement dans la salle. Ca amuse certains mais la discipline ne les habite pas. Ici, en Europe, on ne naît pas calibré japonais. Je me redresse totalement réveillée. Lever le bras de cette façon et clamer ce slogan à multiples sens surtout fascistes n'est pas mon truc du tout ! Je ne manga pas de ce pain-là… Je me lève d'un bond et me dirige vers la sortie tout en regardant comment le Maître des cervelles va rattraper cette troupe d'amorphes.
- Allez on recommence ! Bras tendu… IL N'Y A QU'UNE SEULE VERITE !… Allez… Tous ensemble… IL… lance le bras. Les influençables lancent faiblardemment - "Il n'y a qu'une seule vérité !"
Bof...
 

Michihiko le sacralisé de la mangasphère a dû faire vaciller son ego car le cri des vingt Européens agrippés et des quatre ou cinq timides Japonaises fut plus rigolard que soumis à son dictat. Mais les bras ont quand même été tendus... sous les flashs d'un des gorilles du maître qui a dû prendre au moins 500 photos frénétiques pendant toute la conférence. Je suis partie en me serrant la ceinture à défaut de taille, sans manger les sushis qui m'attendaient sur l'estrade. Pauvre de Nô

Théâtre Nô

Cosplayeurs : fans costumés comme leur héros préféré de leur série manga favorite

Otaku :  fan ratatiné...

Inuyasha : Héros mythologique (Inu : chien, Yasha : démon)

Buto : 'Art danse' en japonais


Michihiko Suwa à l'Ecole d'Art, photo Cixi-Hélène. Vidéo Buto : âmes prudes s'abstenir... Ceux qui ont de l'humour allez-y, mais on ne peut nier le génie d'une telle création

Partager cet article
30 mars 2009 1 30 /03 /mars /2009 14:57

Chaque année, les Journées des écrivains du Sud organisées par la très belle Paule Constant attirent de plus en plus de monde à l'Hôtel Maynier d'Oppède à Aix. Il faut dire que les invités sont de grandes pointures dans l'énorme paysage littéraire français, et ne reculent pas à venir fouler le sol cézanien tant que leurs talents n'y sont pas critiqués… L'année dernière, j'avais loupé Dominique de Villepin, qui avait reçu le prix à l'issue de ces journées avec son 'Hôtel de l'insomnie'. J'enrage encore de l'avoir su trop tard ! Ce jour-là, j'étais à Paris à la fac Dauphine où j'ai croisé le fourbe PPDA et quand je suis rentrée à Aix, Dominique était à Dauphine pour une conférence-débat ! Chassé-croisé injuste. Encore une punition céleste. Il est vrai que j'ai beaucoup pêché.

Bref, ces journées des 27 et 28 mars invitaient sans toutes les citer quelques stars du livre : Laure Adler (journaliste, femme de lettres, fan de Ségolène), l'académicien  Jean Tulard, Pierre Bergé (Sidaction), Gilbert Collard (avocat des causes sensibles aux retombées trébuchantes), Yves Simon (ex-chanteur des seventies 'J'ai rêvé.. New York'), Jean-Didier Vincent (star des biologistes physiologistes),
Jean-Louis Fournier et Amélie Nothomb, l'incandescente…

Le thème imposé 'La passion selon …' Vaste sujet que Pierre Bergé grand connaisseur de cette addiction n'abordera pas car il sera absent de cette rencontre. D'ailleurs, il n'a manqué à personne car les talents multiples des intervenants ont 'passionné' les auditeurs dans toutes les nuances abordées. J'ai loupé Collard. Je n'ai vu que sa longue mèche balayant un œil bleu délavé mais toujours vif. Monique Canto-Sperber en introduisant le sujet a d'entrée endormi tout l'amphi. Ses multiples lifts ont certes remonté tout ce que la pesanteur avait pendouillé, mais son ton narcoleptique a déclenché la sieste digestive normalement en cette heure ordonnée sur France 2 par l'inspecteur DerrickEn prévision, les plus malins choisissent un dernier rang. Au premier, nombreux sont ceux qui piquaient du nez devant la table des auteurs pendant sa longue intervention. Les applaudissements ont surtout salué son départ et remis un peu d'ordre dans ce dortoir impromptu.

Jean-Louis Fournier a réveillé tout le monde avec un humour d'une causticité redoutable. Un extrait : "Les gens très âgés, il faut leur dire la vérité ! Quand il y en a un qui me dit – Mais moi, je vais bientôt mourir- au lieu de répondre comme la plupart des gens –mais non il ne faut pas dire ça… - moi je réponds –Eh oui !-  Ça déclenche le rire, donc la communication. On peut commencer à discuter.  Je leur conseille même, au moment de leur mort juste avant leur dernier souffle, les mots ultimes à prononcer après avoir entendu le terrible chuchotement, "ça y est, c'est la fin…", de pousser toutes leurs dernières énergies et de répondre en un seul élan… "DES HARICOTS !" Merci Monsieur Fournier.  Quelle bouffée d'oxygène ! Sans oublier son témoignage émouvant d'amour sur ses fils handicapés et sur le désintérêt des gens à prendre de leur nouvelles, "car on prend des nouvelles des enfants normaux qui sont dans une activité, dans leurs études, l'handicapé lui, grandit mais ne fait rien. Il n'y a pas de quoi en parler pour les autres'. Génial Jean-Louis Fournier.

Laure Adler en grande star du petit écran et de France Culture m'a vite agacée par son discours en parisianisme étalé. Elle fut brune pimpante, elle est devenue blondasse couleur paillasse des marchandes de chichis de fêtes foraines. Maigre et méprisante, elle promenait son fond de teint cireux dans la cour de l'hôtel avec une lassitude blasée des grands snobs.

Un autre médaillé du 'Rien', Yves Simon. La passion selon lui, son panthéon comme il le répétait, était de lire des extraits de ses livres dont tout le monde se fichait et de parler de sa 'fulgurance' pour Le Clézio aussi botoxé que lui d'ailleurs… "J'habite Place Dauphine, la place Dauphine, le sexe de Paris...", d'étalage en étalage, sa carrière de chanteur et la foule compressée lors de son dernier Olympia. Il a tout essayé pour capter l'attention du public, toujours sous le charme des précédents et talentueux intervenants, qui eux, traitaient le sujet imparti. Mais rien n'y faisait. Tout le monde murmurait, preuve d'un total désintérêt. Et Yves ou Simon je ne sais plus, continuait, ne voulait pas passer le témoin,  "J'aurais rêvé être astrophysicien"(!) Cause toujours, on s'en fout ! Aurais-je pu lui répondre si je n'avais été prise par l'envoi d'un sms. Quel pot de colle !

Et puis l'intelligence vive avec le biologiste, Jean-Didier Vincent, qui a fait hurler de rire la salle avec son poulpe, seul invertébré à pouvoir vivre, grâce à la présence à la surface de son corps de milliers de capteurs, une extase extraordinaire lors d'un coït avec une 'poulpesse'  qui répond aux mêmes châtaignes. Et ces nouveau-nés qui ne supportent pas l'odeur de l'aïl (testez, grimace assurée), sauf les nouveau-nés marseillais… Et le sourire Duchenne, à la gestuelle zygomatique si particulière que tous ceux qui l'ont adopté (comme Sarkozy) ont été élus. Et j'en passe…

Enfin Amélie. Tout de noir vêtue, mitaines rayées, éventail, manteau au gros nœud en martingale, teint de craie asiatique et rouge aux lèvres coquelicot. La passion selon Amélie est complexe et certainement vécue très pudiquement et intrinsèquement. Amélie en pays de ses merveilles. Elle a choisi la discrétion et rappelé l'amour qu'elle portait à sa grand-mère qui était pourtant d'une cruauté à la réputation sans tache. Quelques années après sa naissance au Japon, elle rencontrait avec inquiétude cette grand-mère que l'on disait féroce. Les premières paroles d'accueil qu'elle prononça à Amélie enfant furent : "Et bien ! J'espère que tu es intelligente ! Parce que... qu'est-ce que tu es laide !"
Sous le charme.
Tout le monde a ri et applaudi la beauté d'Amélie. Son éventail coquelicot s'est juste un peu plus agité. Je l'embrasse. Pas l'éventail. Amélie.

                                                  Clara Dupont-Monod, Jean Tulard, l'éventail d'Amélie, photo Cixi-Hélène

 

*: Place Dauphine, en forme de triangle, surnommée par les surréalistes 'sexe de Paris', 

Partager cet article
24 février 2009 2 24 /02 /février /2009 01:32

Il était une fois, Pierre. Quant on naît un 14 novembre, le même jour que Dominique de Villepin, Zhang Yimou (Fabulous !) et le prince Charles (bof), on peut déjà se dire que les fées se sont penchées sur son berceau surtout quand on reçoit à ses pieds un défenestré qui n'est autre que Jacques Prévert en démence soudaine. Qu'importe. Pendant que le poète se recompose, Pierre rencontre Bernard Buffet et entame une liaison avec lui. Les années passent.

Il a 28 ans. Il rencontre l'homme de sa vie, Yves Henri Donat Mathieu Saint Laurent*, secret, superbe et élégantissime styliste de chez Dior. En entrepreneur de génie et mentor redoutable, il n'aura de cesse de lui construire l'empire de Haute couture planétaire que tous nous lui reconnaissons. Le couple installé dans un hôtel particulier "voué à l'art" rue de Babylone, amasse pendant de longues années tous les coups de cœur de chacun et compose une extraordinaire collection d'œuvres d'art, la plus belle d'Europe, mais sans surréalistes car Pierre ne les aime pas. Pas de Dali, Magritte et autres.

"Nous nous faisions des cadeaux" mais ces objets que nous nous offrions l'un à l'autre, Yves et moi, c'étaient de faux cadeaux puisque, en fin de compte, ils allaient tous enrichir notre collection. Ce qui était à moi était à Yves et inversement. D'ailleurs, nous avions décidé, Yves et moi, de nous pacser. Nous avions passé tant d'années ensemble qu'on ne pouvait pas laisser en déshérence tout ce que nous avions en commun. Pierre pense faire de sa vie une œuvre d'art et vivre au plus près de la création artistique, se dit hébergeur sans en être "vraiment propriétaire (...) Le destin des œuvres d'art c'est de passer de main en main."

Le décès d'Yves l'année dernière, lui fait prendre la décision de vendre cette fabuleuse collection après avoir lu une phrase du journal d'Edmond de Goncourt : "Ma volonté est que mes dessins, mes estampes, mes bibelots, mes livres, enfin les choses de l'art qui ont fait le bonheur de ma vie, n'aient pas la froide tombe d'un musée, et le regard bête du passant indifférent. Je demande qu'elles soient toutes éparpillées sous les coups de marteau du commissaire-priseur et que la jouissance que m'a procurée l'acquisition de chacune d'elles soit redonnée, pour chacune d'elles, à un héritier de mes goûts".

Il ne fut pas question que cela se passe ailleurs. Dans la cour d'honneur du prestigieux Grand Palais, Christie's expose et se charge de la vente de ces 730 pièces uniques qui devraient rapporter quelque 300 millions d'euros destinés à Sidaction dont Pierre est le président. En ce moment même, la vente a commencé mais deux lots font l'objet de sévères réclamations par l'Etat chinois qui crie au vol depuis plusieurs mois avec leurs quelque 80 avocats mis en bataillons juridiques.

Lot 677 et 678, une tête de rat en bronze et une tête de lapin dérobées sur une fontaine zodiacale, chef-d'œuvre absolu, lors du sac du palais d'été dans la province de Jehol en Chine. Inestimables. Sur les 12 têtes ornementales de cette fontaine d'eau, 5 ont été retrouvées, 5 sont introuvables. Restent ces deux, toujours en mains des pilleurs français car le pillage, carnage et incendie honteux commis par les troupes franco-anglaises furent ordonnés le 17 octobre 1860 par lord Elgin et le baron Gros pendant la deuxième guerre de l'opium. Il faut lire les nombreux témoignages militaires du palais d'été "Yuanmingyuan", résidence d'été impériale, merveille d'architectures, de raffinements aux trésors millénaires dérobés, saccagés ou envolés en fumée, ce palais de nos jours en partie reconstruit, classé et protégé par l'Unesco. Le sac de yuanmingyuan reste encore une plaie béante et lancinante dans la mémoire de l'histoire de la Chine. Imaginons Versailles pillé et incendié, aux chefs-d'oeuvre aux quatre coins du monde vendus et éparpillés...

Pierre, pourtant ambassadeur de l'Unesco, n'a pas voulu restituer à ses propriétaires les têtes achetées légalement sur le grand marché douteux de l'Art et nargue la défense chinoise, s'engageant à les donner gratuitement si, "la Chine déclare vouloir appliquer les droits de l'homme". Autant demander à la Chine d'arrêter les avortements de foetus féminins !

Aujourd'hui lundi 23, le juge du TGI de Paris rejette la demande des avocats chinois de les retirer de la vente. Les têtes seront donc mises à prix mercredi. Elles clôtureront la vente du siècle. Allez sur le site de Christie's, vous constaterez que l'estimation n'est toujours pas faite. Comment peut-on expertiser l'inestimable...

"Lot 677 : Très rare et importante tête de rat en bronze provenant de la fontaine zodiacale du Palais d'été de l'empereur Qianlong. H : 30cm. l : 40cm. Non estimé". (estimation mise ce matin par Christie's)

"Lot 678 ........

Et dire que Christie's réduit ses effectifs... Voici les commissions de Christie's sur ses acheteurs.

 Mercredi 25/20h30 :

 

Bye bye lapin ! Bye bye Pierre ! Tous des têtes de rats...



'Le sac du palais d'été' livre de Bernard Brizay : Emission à écoutersur Canal académie


'Saint Laurent' ne prend pas de trait d'union

Partager cet article
12 octobre 2008 7 12 /10 /octobre /2008 08:35


Un piano dans la nuit ...
et un dimanche merveilleux
loin, bien loin des harpies de couloirs  de mairies ..
Une dose salutaire d'oxygène musical, une pure merveille mélodique. Ci-dessous la vidéo, la traduction.....


 
[REFRAIN]
Autour de ma ville.
Les souvenires sont frais.
Autour de ma ville.
Ooh les gens que j'ai rencontré
 
Sont les merveilles de mon monde.
Sont les merveilles de mon monde.
Sont les merveilles de ce monde.
Sont les merveilles de mon monde.
 
J'aime lorsque dans la ville l'air est si épais et opaque.
J'aime voir tout le monde en mini-jupes, shorts et lunettes de soleil.
J'aime lorsque dans la ville deux mondes se heurtent.
Prenez par exemple les gens et le gouvernement.
Chacun prenant parti pour des choses différentes,
 
Cela montre que nous ne n'allons pas supporter cette merde.
Montre que nous somme unis.
Montre que nous n'allons pas le prendre.
Montre que nous ne n'allons pas supporter cette merde.
Montre que nous somme unis.
 
Autour de ma ville.
Les souvenires sont frais.
Autour de ma ville.
Ooh les gens que j'ai rencontré
 
Sont les merveilles de mon monde.
Sont les merveilles de mon monde.
Sont les merveilles de ce monde.
Sont les merveilles de mon monde.

Partager cet article
15 juin 2008 7 15 /06 /juin /2008 12:57

Un déplacement sur Paris jusqu'au 20 juin...  Je serai de retour dans le sud en fin semaine. Promis. Vous me manquez aussi.  Pas facile de commenter la presse locale via le net, Il faut être sur place pour que le clavier titille. Autant faire partaître ce qui détonne tout en restant dans les grandes lignes. C-H.
Dans le point du 12 juin un article très original de Patrick Besson : Like a virgin.


                                                                           
LIKE A VIRGIN

- Mais...
- Mais quoi ? Continue.
- Mais non.
- Mais quoi, non ?
- Tu n'es pas vierge !
- Moi ?
- Tu m'avais juré, avant qu'on se marie, que tu étais encore vierge !
- Je suis vierge.
- Ecoute, j'ai couché avec plein de garçons avant toi et je peux te dire qu'un vierge ne fait pas l'amour comme tu le fais. Attends, j'allume.
- Non. Et ma pudeur ?
- Exactement ce que je pensais. Ce pénis. Ce n'est pas le pénis d'un vierge. Tu m'as menti : tu n'es pas vierge. Pourquoi m'as-tu fait croire le contraire ?
- Pour que tu m'épouses. Je n'en pouvais plus d'habiter chez mes parents, de ne pas avoir mon indépendance. Tu ne sais pas ce que c'est de ne pas avoir l'autorisation de sortir, de voir des amis; de voyager seul. Un garçon qui n'est pas marié, socialement, ce n'est rien.
- Moi, je ne peux pas être l'épouse d'un homme qui a fait l'amour avec une autre femme que moi. Je vais demander l'annulation du mariage.
- Ne fais pas ça, je t'en supllie. Ce serait la honte pour moi. Mes parents ne s'en remettront pas.
- Tu vois une autre solution ?
- Ils ne me pardonneront jamais de ne pas avoir conservé ma virginité. Ils m'enfermeront dans ma chambre. Où peut-être à la cave. Ils m'enverront à la campagne, chez de lointains cousins.
- Pourquoi n'es-tu pas resté vierge ?
- Je croyais que le monde avait changé, progressé. Qu'avant le mariage un garçon pouvait voir par lui-même ce qu'était l'amour physique.
- Et bien non ! Dans notre société la femme a des droits, l'homme des devoirs. Ca ne changera jamais. Rhabille toi, tu me dégoûtes. Moi qui croyais que tu te donnais à moi, alors que ce n'étai qu'un prêt. Je pensais marcher sur une neige pure, et j'ai l'impression de patauger dans de la gadoue.
- Un jour, l'homme aura le droit d'avoir des expériences sexuelles avant le mariage, comme la femme.
- Tu rêves.
- C'est tout ce que vous nous laissez, à nous les hommes : le rêve.
- Fiche le camp, je dois appeler mon avocat. Selon l'article 180 du Code Civil "s'il y a eu erreur (....) sur des qualités essentielles de la personne, l'autre époux peut demander la nullité du mariage". Va retrouver d'autres dévoyés comme toi dans le seul endroit qui vous convienne sur cette terre : un bordel...

 

Partager cet article
9 juin 2008 1 09 /06 /juin /2008 06:33

Les blondes vont-elles  disparaître ?
Tout au moins avant les brunes..  La question a été posée. Et la réponse, sérieuse, est là n'en déplaise à ceux  et celles qui véhiculent ces blagues débiles.
Article didactique, très interressant lu dans le TGV par Nadia Hamam

La blondeur due a une mutation génétique qui permit aux européens du  nord de s'adapter à l'ère glaciaire serait vouée à disparaître. Canular ou vérité scientifique ? Un monde sans blondes ? Des scientifiques en sont convaincus; Et ont même fixé la date de naissance de la dernière blonde sur terre: 2202. en Finlande. La thèse a vite été reprise dans les médias du monde entier : l'énigme des cheveux jaunes mérite donc un instant d'attention. Car la naissance même de la blondeur reste un mystère.
 

L'analyse (par trois universités japonaises) du gène venu d'Europe du sud fixe la date de mutation à 11000 ans avant notre ère. Et l'explique par la soudaine rigueur du climat : les yeux bleus ne distinguent pas le même spectre lumineux que les bruns et, dans un environnement nuageux net enneigé, le teint pale et les cheveux clair constituent une tenue de camouflage idéale pour échapper aux prédateurs. Les blonds survivent en plus grand nombre, ils trouvent alors plus d'opportunités de féconder  les femmes locales. Pour cause de pénuries alimentaires, beaucoup d'hommes meurent à cette période dans des expéditions de chasse laissant un ratio élevé de femmes. Un rapport de l'université de saint Andrews (grande Bretagne) avance que les femmes se mirent à avoir les cheveux blonds et les yeux bleus pour se distinguer de leurs rivales. Résultat : les Romaines, quelques siècles plus tard, se décolorent les cheveux en jaune, car leurs maris montrent un net penchant pour les esclaves du Nord. (Attention maintenant ça devient plus complexe)..
 

Les brunes n'auraient plus à se faire de cheveux blancs : une étude de l'organisation mondiale de la santé (OMS) donne deux cents ans aux blondes avant leur disparition. Les temps difficiles étant passés, il y aurait trop peu de porteur du gène de la blondeur. Néanmoins, l'OMS a démenti cette rumeur qui lui était attribuée. Alors simple canular ? Plutôt une confusion face à le théorie des gènes dominants et des gènes récessifs. (Accrochez vous ou laissez tomber... ) Les cellules abritent, en double exemplaire, le fameux génome humain. Chacune des deux copies (l'une vent de la mère, l'autre du père) est portée par 23 chromosomes. La paire de chromosomes la plus célèbre détermine le sexe (XX ou XY). Les 22 autres paires sont composées de chromosomes jumeaux. Chaque gène, présent en 2 exemplaires, détermine une caractéristique fondamentale de l'individu. C'est le cas du gène responsable de la couleur des cheveux, qui peut contenir différents messages de couleurs. Pour naître blond, le gène concerné doit être présent en 2 exemplaires. Si l'un d'eux est »blond » et l'autre « brun », ce dernier imposera la couleur. Certains gènes sont qualifiés de dominants face aux autres ; considérés comme récessifs. D'où la théorie d'une proche disparition des blondes. (C'est presque fini...)

Une croyance erronée : le gène dominant ne fait que masquer le récessif. Il ne le phagocyte pas. Ainsi, deux parents bruns peuvent engendrer un enfant blond. A moins que la population soit soumise à une discrimination liée à la survie (climat, alimentation...) ou à la reproduction (maladies, flux d'immigration...) les gènes, masqués ou non, continuent de se transmettre de génération en génération, à fréquence stable. D'après les travaux de Hardy-Weinberg, les équilibres se perpétuent.
Hollywood et John Frieda peuvent donc se rassurer : les blondes ont encore des siècles de gloire devant elles. Bravo !!

http://www.plumedepresse.info/

Partager cet article
12 avril 2008 6 12 /04 /avril /2008 10:45
Le musée du Louvre, grand conservateur du passé, ouvre ses portes à Jan Fabre ! L'art contemporain, dans son énorme palette, comprend un grand nombre d'artistes incroyablement talentueux.
Pour les néophytes, il n'est accessible que si on se laisse porter par ce que l'on voit ou ressent. Surtout, ne pas juger bêtement quand notre regard n'a pas été éduqué. Chaque artiste a son propre monde auquel on peut accéder, ou pas. Ne pas y accéder ne veut pas dire que l'on est nul. On n'a pas les clefs, c'est tout. Bien sûr il faut être curieux par nature.
En général, seuls les êtres polyvalents ouverts sur les êtres et le monde qui les entoure y parviennent sans difficulté. La plupart des artistes exposants, mus par une colossale force ou fièvre intérieure, sont  souvent porteurs de messages difficiles à regarder tant notre société se refuse à voir certaines vérités en face. Et toujours les mêmes sujets récurrents (car il n'y a pas d'autres mystères à traiter), la mort, donc la vie, l'amour, le sexe. Reste le talent pour en parler.
Donc pour les néophytes, surtout ne pas juger. Il faut regarder simplement l'art contemporain. Et puis, un jour, une émotion peut naître, que dis-je, une révélation ! Une vocation ! And a star is born !
"Je crois au lien secret entre le spectateur et l'oeuvre d'art". Jan Fabre est un grand 'allumé', un magnifique animal-flamand de 50 ans aux disjonctes lumineuses, un vrai génie aux coups de griffes acides et corrosives. Et ce n'est pas un provocateur. "Je suis totalement dépouillé de vanité" aime-t-il à répéter. Qu'il soit plasticien, chorégraphe, sculpteur ou autres, tout ce qu'il touche se transforme en oeuvres sulfureuses soi-disant décadentes pour le plouc au Qi de poireaux qui s'est perdu dans une de ses expositions. Du cercueil ailé tapissé de scarabées verts, au tas de pièrres tombales vers lequel se dirige un énorme ver de terre à son visage, Jan Fabre, de son enfer, nous montre du doigt le chemin qu'il connait bien, celui du paradis.
 Jan-fabre.jpg
 
Voici un gros 'cadeau' ! ci dessous. (âmes prudes et coincées, s'abstenir de l'ouvrir)
Un extrait d'une vidéo  d'une de ses incroyables chorégraphies  que j'ai vue il y a quelques années. On en ressort parfumé ou aspergé (pour les premiers rangs !) d''huile d'olive et différent de ce que nous étions en y entrant. Vous pouvez même réserver pour aller voir ce spectacle !
Si vous y allez, tournez vous de temps en temps  et regardez dans la salle la tête des spectateurs... Surtout celles des hommes... Un vrai délice !


Partager cet article