Une simple femme de ménage afro-américaine vivant dans le Bronx porte plainte et tout explose dans la cocotte minute médiatique. Tout s'effondre pour DSK. Tentative de viol, agression sexuelle, séquestration. Vous pensez participer ronronnant tranquillement à une réunion banale dès lundi à Bruxelles avec Angela et les autres potes et vous vous retrouvez en garde à vue, loin de votre suite à 3000 dollars la nuit, dans un bureau crade de Harlem, banni, honni par la terre entière qui pointe le pouce en bas. Les rotatives lubriques tournent à plein rendement sur votre compte pendant que jubilent tous vos vieux et nouveaux ennemis. Grands moments de solitude. Manque soudain de la famille, des amis fidèles. A ce stade, il en reste encore. Evidemment, formidable utopie, la présomption d'innocence est totalement balayée par beaucoup de médias français. Pas de témoin, pas d'autres éléments que les propos de cette femme. A NYC, la vérité ne sort que de la bouche du premier qui crie.
On imagine. Vers 13h, elle serait entrée dans la chambre 2806 du Sofitel de Times Square, la croyant vide, pour faire le ménage. Innocente et incrédule, elle voit sortir de la salle de bains le président du FMI nu comme un ver, qui, l'œil lubrique et assoiffé de sexe comme un lapin en manque se serait jeté sur elle, et, mû par sa force strausskahnienne exacerbée par sa fameuse libido débridée, l'aurait traînée jusqu'à la salle de bains pour lui imposer une fellation. Agacé, voyant sa mauvaise disposition, il aurait voulu l'enfermer dans la chambre d'où elle se serait finalement échappée.
Et puis, panique neurologique. La course entre la femme de ménage et DSK.
Le temps d'enfiler un minable costume à 20 000€, une sale cravate Hermès et de se ruer dans un taxi, il se serait enfui vers l'aéroport JFK laissant dans sa suite son portable (il en a qu'un ?) et quelques effets personnels à 5000€ pièce dont il se fout complètement.
Vite, vite, il saute dans la première classe d'un avion à destination pour Paris. Le temps est au ralenti pour lui mais boosté pour la femme car, pendant ce temps, la pseudo victime a évidemment tout rapporté sur l'illustre violeur présumé au directeur du Sofitel, qui, très très proche de son personnel mais très très loin du client fidèle qu'est DSK au groupe Accor, prend fermement son téléphone, et, ulcéré, appelle la police. Non mais !
En first-class, DSK sue à grosses gouttes. Il attend fébrilement le décollage de l'avion et ronge ses ongles manucurés. Et ce pilote qui n'en finit pas avec sa check-list ! Plus que dix minutes. Terribles minutes.
Mais la femme de ménage est trop forte. La police arrive. La course est finie. DSK a perdu. Il est interpellé sans que les menottes lui soient passées et emmené dans un commissariat de Harlem.
La brigade spécialisée dans les affaires de mœurs va interroger le président du FMI en vain car muet il sera. A lui on ne la fait pas. Il attend le meilleur des avocats du genre Benjamin Brafman, celui qui a défendu le génie Michael Jackson quand il a été accusé à tort d'attouchements sur mineurs.
Dur, dur. DSK doit penser à ses proches à qui le ciel ne va pas tarder à tomber sur la tête. Adieu ! Primaires ! Présidentielles ! Porsche et tournedos cuit dans sa cuisine à 125 000€. John Lipsky peut prendre sa place au FMI.
Qu'à ce niveau d'intelligence un tel homme politique se permette un viol (la fellation imposée est considérée aux USA comme un crime) alors que les stratégies électorales présidentielles sont en route, impose mûre réflexion. Connaissant parfaitement les lois américaines redoutables sur les abus sexuels, la description de ce DSK lubrique et stupide ouvre d'importantes zones troublantes. La machine à broyer de la justice américaine ne pouvant même pas symboliser un possible complot et l'ensemble des médias internationaux balayant l'entrée de toutes autres hypothèses font froid dans le dos. Et si la femme de ménage a raison, DSK ne serait finalement qu'un pauvre homme.
Mais que s'est-il vraiment passé ? J'enrage… Une pulsion et vlan ! Plus de tapis rouge.
Acte d'accusation de DSK vu sur le New-York Post