Le cirque de campagne électorale est commencé. Oyez braves gens ! Ne vous affolez pas ! Les grandes intelligences politiques, entendez les militants des têtes de listes, sont sur les dents ! Des dents bien cariées si je m'en tiens aux délires granguignolesques et parfois cabalistiques qui viennent de commencer ! Les loges des francs-maçons patinent et n'ont plus les mêmes puissances. A force d'y faire entrer n'importe qui, n'importe qui tient les commandes. Qu'est-ce que je m'amuse. Un pur moment de bonheur… La délectation suprême.
Les négociations se font comme d'habitude dans l'incohérence du plus grand désordre à grands coups de téléphone répétés, réunions, promesses et surtout, les éligibilités des places de listes. Toutes les têtes de liste sont sûres d'être bientôt assises sur le fauteuil vide tout chaud encore de Maryse. Les stupides courtisans sont là pour leur assurer la couronne de lauriers mais ne briguent que leurs propres intérêts. Et toujours le pervers problème du chef élu devant son ego. Sur un trône je serai, des oubliettes je sortirai. Ça" court, ça s'agite, ça s'affole, ça panique, bref, le coup de tatane de cette invalidation du Conseil d'Etat dans la fourmilière endormie des politiques aixois, les a rendus épileptiques. Normal. Psychologiquement, aucun ne s'y attendait.
Souvenez-vous, il y a une petite quinzaine, A. Medvedowsky déclarait qu'il n'y avait, pour lui, pas plus de 10% de chances que le recours soit validé. Et puis, dans ces chaumières-là, Monsieur, endormies sur de vieux lauriers fanés, politiquement on ne progresse pas, Monsieur, non, on ne progresse pas, on tue. On se tue à trahir du mieux possible, on se tue à courir dans tous les sens, on agite devant un plus puissant toutes nos armes trébuchantes, notre clan et notre poids électoral ou notre fils ou fille, forgés à toutes les alliances inimaginables. Quant à notre ennemi juré des dernières élections, il faut s'empresser de renouer. Ici, l'amitié a un sens particulier, celui de l'ubiquité. Rien d'autre ne compte. Tout n'est qu'une question d'arithmétique. On additionne chacun et on soupèse le total.
Et puis il y a les poids peureux, comme André Guinde à l'historique déjà périmé, humilié, si dépité de n'avoir pas une nouvelle fois été choisi pour mener le troupeau du PS dans la cour de la mairie aixoise. André, pourtant aux ordres aplatis du grand baron Jean-Noël Guérini, a osé dire il y a quelques jours qu'il se retirait et n'irait pas sur la liste de l'élu Medvedowsky, déjà en accord avec le Modem. Colère du baron en question. Guinde doit peser quelques milliers de voix, il est hors de question de le laisser avoir un état d'âme personnel. Sur la liste de Medvé il sera. Et en cinquième position. La troisième pour FX de Peretti. J'ai dit.
L'avenir du PS est en jeu. Sa crédibilité aussi. Il faut prouver à Martine et Ségolène qu'une union solide est possible grâce à l'intelligentsia politique aixoise. André a plié. Le rêve de saluer la foule des partisans au balcon de la mairie d'Aix est fini. Trop tard pour lui. Peut-être adjoint, et encore. Il n'aura pas la pluie de calissons bénis. Mais Maryse est là, sa liste est quasi la même, prête. C'est une bête à gagner aux redoutables armes neurologiques et en parfaite maîtrise d'empathie comportementale. Mais elle commence à s'user de la scène politique. Plus fragile serait-elle ? Attention Maryse ! Les autres le savent.
(pour ceux qui ne connaissent pas le 'saut ' de notre grand maire...)