Pendant qu'à Marseille Samia Ghali, incontrôlable, fait honte à tout le PS et que Patrick Mennucci, tente de calmer les esprits, à Aix la campagne des candidats pour cette primaire PS est enfin lancée avec de fameuses roucoulades avariées. Les autres, plus calmes, attendent le candidat officiel tentant de flairer celui qui sera le plus performant. Tous arpentent les marchés, cages d'escaliers, maisons de retraites, commerces avec plus ou moins d'ardeur. Car relancer et motiver la machine de l'appareil politique n'est pas évident. Enfin, quand je dis appareil, c'est un peu exagéré car l'appareil s'effrite de plus en plus compte tenu de la tiède motivation des jeunes et des nonagénaires plutôt en phase avec des urgences physiologiques. Mais le PS à Aix n'est pas le seul en faiblesse. Le centre lui, (enfin ce qu'il en reste) attend son moment et l'UMP, (je veux dire le FN) s'agite dans tous les souterrains possibles entretenus finement par Maryse Joissains depuis ses deux mandats.
Alexandre Medvedowsky, qui toisait du haut de la supériorité de son ego, j'allais dire QI, les autres candidats à cette primaire le 09 octobre dernier d'un, 'qui peut penser gagner la mairie sans De Peretti et moi ?', ex-candidat PS à la dernière municipale, big boss sur-occupé qui ne veut plus y aller (comme on le comprend), veut se venger du ladre Jacques Agopian autrefois son fidèle frère politique. Il soutient le winner centriste, François-Xavier de Peretti. Il est vrai que la philosophie n'a jamais enguirlandé qui que ce soit, mais bon, soyons cléments. Il faut croire en l'essor des plus atones dépressions. On attend avec impatience donc la mise en orbite du dragster Medvé-de-Peretti. Ça va péter le feu ! Ça va sentir la gomme sur le Cours Mirabeau !
Coté PS, Jacky Lecuivre, aux subjuguants sourcils broussailleux appelant la pince à épiler, quasi inconnu, seule heure de gloire en 2012, président secrétaire de section d'Aix. Depuis, il prétend avoir la légitimité. C'est aussi simple que ça pour certains. Entrepreneur nanti, il aurait servi 15 ans dans les Sous-marins Nucléaires, Lanceurs d'Engins, dans la Marine nationale ! Ca fait froid dans le dos… Quel surhomme ! S'il veut débroussailler Aix des Joissains, il lui faudra peut-être passer par une attaque nucléaire pour décrocher de la ville cette famille d'arapèdes, et, en ce cas, il peut par expérience professionnelle être l'homme de la situation. Pour l'instant, il est deuxième sur le premier tour de cette primaire avec 540 voix.
Ensuite, Edouard Baldo, un possible Zorro pour Aix, prônant l'éthique, dont le cabinet Drujon-d'Astros-Baldo ronronne tranquillement. Il possède une longue liste de diplômes, parle plusieurs langues dont l'Arabe, PS depuis 1969, élu à 29 ans adjoint à la culture populaire aux cotés du maire sans taches, Félix Ciccolini. Rajoutons un incroyable parcours au beau milieu d'intellectuels illustres tels que Badinter, Attali, Hernu, Debret, Fabius, bon Fabius intello… euh… Bref, Edouard Baldo, fondateur de Renouveau PS13, candidat à cette primaire PS aixoise, est le vainqueur du premier tour avec 753 voix.
Et puis ce débat sur la chaine LCM il y a deux jours. Franchement, Jacky Lecuivre, j'en avais tout juste entendu parler, pas vraiment récurrent dans sa présence politique à Aix, quant à Edouard Baldo, il y a un an je ne le connaissais pas. Quoi de plus explicite que de soupeser ces candidats lors de ce débat annoncé ? Avec seulement 2811 votants aixois lors de ce 1er tour, il n'y avait pas de quoi crier victoire, les électeurs ayant massivement boudés ce premier tour...
Le débat a commencé sous des airs assez amicaux. Il y eut un"mon ami Jacky Lecuivre" de la part d'Edouard Baldo et un mignon 'Eddy' de Jacky Lecuivre ainsi que le tutoiement que je trouve déplacé en un tel moment partagé publiquement. Minauderies de surface. Les candidats étaient concentrés et tendus. Quand on regarde de plus près, on sent bien que Lecuivre préparait son tir. Il baisse la tête, attend le bon moment. Il a dû répéter bon nombre de fois son lancer de scud. Baldo ne voit rien venir. Car son adversaire a compris qu'il ne pourrait pas intégrer la liste en tête. Compte tenu de leurs faibles scores, tous les autres participants ont évidemment rallié le gagnant, Edouard Baldo, devenu chef naturel, mais avaient-ils d'autres meilleurs choix ? Il est bien seul Jacky Lecuivre. Donc dangereux. Il va jouer sa dernière carte, celle de la diffamation. Il sait ce qu'il va dire. Il commence par une introduction révoltée sur des 'marchandages d'arrière boutique' (il le répètera plusieurs fois, preuve d'acquisition de son texte). Pourtant, ces marchandages sont d'une grande banalité logistique en politique...
"Ce qui m'a révolté, c'est que dès la proclamation des résultats les marchandages d'arrière boutique avaient commencés. Tout le monde a vu dans le QG électoral à l'école des Arts rue Tavan, il y avait une mezzanine avec une grande baie vitrée, tout le monde voyait Jean-David Ciot qui était à la baguette en train de mettre en musique les conditions du ralliement entre Edouard Baldo et Gaëlle Lenfant (355 voix), tout le monde l'a vu et" gna gna gna… Bon oui, et alors ?
Il continue. Le lundi matin il sait 'avec certitude' que Jean-Noël Guérini, notre requin du 13, surnommé affectueusement Jean-Nono ou Zarathoustrini par ses gentils élus qui l'ont maintenu à la présidence du CG, a convoqué le bon petit soldat gras André Guinde "à venir au CG expliquer, lui donner les conditions du vote d'Aix." Il a plusieurs témoins qui "on vu Mr Guérini enjoué, le verbe et l'accent corse haut, cigare à la bouche (il fume dans un lieu public ???) en train de dire "André tu te démerdes comme tu veux mais tu fais élire Baldo et tu tues Lecuivre ! Voilà j'ai plusieurs témoins qui l'ont dit. Depuis lundi, je peux vous dire que Edouard Baldo est le candidat de Guérini !" Lecuivre a lancé son engin.
Edouard Baldo n'en revient pas. Il n'a visiblement pas prévu cet angle-là et l'arme de son adversaire. Ah... les délices d'une campagne harmonieuse, en sont-ils vraiment ? Baldo le prend sur le ton pondéré du mépris enjoué, une arme souvent plus efficace. "C'est dommage que l'on n'ait pas un psychiatre là au milieu parce qu'il se pencherait sur une notion de paranoïa. Je n'ai pas discuté avec Guérini (…) qui plus est, je suis l'un des fondateurs de Renouveau PS13, c'est un groupe de réflexion au sein du parti socialiste qui est critique envers un certain type de méthodes politiques, clientélisme entre autres. (…) je laisse les paranoïas où elles sont. (…) Je ne suis pas allé à la fédération de Marseille, je suis resté avec mes amis à Aix, à l'école d'Arts, là où on centralisait. (…) j'ai eu, moi, une déontologie vis-à-vis des autres concurrents qui était parfaitement correcte, ceci explique certainement cela."
Mais Jacky Lecuivre a déjà rechargé. Un peu plus loin dans le débat, il lance une nouvelle balle bien plus insidieuse, plus vicieuse dans les esprits qui appartient au FN et qui aurait pu être soufflée par Maryse Joissains, si ce n'était pas déjà fait. Maryse Joissains, qui a déjà dû caresser Lecuivre dans le sens du poil et le préférerait largement contre elle plutôt qu'Edouard Baldo qui ne peut que suivre sa ligne éthique déployée, donc bien trop loin de son sac à vipères. Lecuivre rappelle que "Mr Baldo accompagné de son cher ami Kamel Saidi, accueillait les électeurs musulmans en leur disant en français et en arabe 'votez pour moi, je vous ferais une mosquée dès que je serais élu'. Bien sûr qu'il a promis une mosquée et qu'il ne peut pas dire non ! (…) La question que je lui pose est 'dites aux Aixois où vous allez la construire, en haut du Cours Mirabeau ? En bas ? Ailleurs ? (…) et je continue, hier matin, jour de l'Aîd, Mr Baldo et son équipe de campagne rapprochée et même Kamel Saidi sont en train de distribuer des tracts à 8h du matin à l'entrée de la salle Coulange où la communauté musulmane était venue dans un grand moment de spiritualité, de prières pour l'Aïd. Je suis allé le voir et je lui ai dis 'sincèrement ce que tu fais c'est quand même pas très éthique'."
Edouard Baldo, calme, sourire en coin, s'adressant aux journalistes : "Vous avez pu le constater, et il faut quand même le faire, je suis le candidat de Guérini, je suis le candidat des Pieds-Noirs, je suis le candidat des barbus, de la gentry aixoise et des particules, que reste-t-il pour les autres ? On comprend que je sois arrivé en tête ! Ce qu'il a oublié de dire, c'est qu'il est candidat par la mairie sortante ! Flou artistique. (…) La République garantit la liberté de cultes. Est-ce que c'est normal que des gens pratiquent leur culte dans des caves ?"
Et j'en passe. Des obsèques de René Andrès où Edouard Baldo s'est rendu, "parachutiste, farouche partisan de l'Algérie française très proche des thèses de l'OAS", "et René Andrès, il avait les mêmes théories que toi ? Il les brulait au lance-flamme dans le djebel !", Lecuivre ne lâchera pas son morceau de viande raciste. Quand le pathétique est dépassé seul le ridicule subsiste. Il valait mieux en rire. Je ne suis pas allée au bout de la vidéo-débat. Un ras le bol cette semaine avec la misogynie de la droite à l'Assemblée nationale, sa triste parité (27 sièges de femmes contre 172 hommes), le débile Philippe Le Ray qui caquète contre la député des Verts Véronique Massonneau, et qu'une toute jeune femme, Anne-Sophie Leclère, FN, commette ce crime infect, d'une époque révolue, contre Christiane Taubira…
Mais enfin une bonne nouvelle. La cour d'appel annule le contrat d'Alain Joissains. Je prends. Ouf.
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