Ecouter Eric Besson et Nathalie Kosciusko-Morizet, complètement incultes en la matière, s'adresser à la presse donc aux Français, c'est un peu comme si une classe de maternelle parlait aux terminales et tentait d'être rassurante au gravissime accident nucléaire de Fukushima au Japon ! Eric Besson, "ce n'est pas une catastrophe nucléaire" et "d'après ce que j'ai vu, ou entendu, vu sur beaucoup de tv et de radios, cela n'a rien à voir avec Tchernobyl "(…) "attention à ne pas alerter nos propres populations (…) "à ne pas faire sonner un tocsin qui n'existe pas".
Les sources officielles d'un ministre de l'Industrie passent donc par l'écoute des radios et télévisions ! Et je ne parle pas de l'incompétente "fashion lady" Kosciusko-Morizet qui tient les rênes de l'Ecologie, petit sourire goguenard permanent, drapée dans son étole blanche sur les plateaux de TV et décrivant le nucléaire ! Bref, pour être vraiment informé sans pelletées de langue de bois, on ne peut que se ruer sur les médias internationaux, ou, à la limite, sur France-Info et BFM.
Comme pour Tchernobyl, black-out sur l'information. L'insécurité en France, ce sont les membres de son gouvernement. J'ai des amis au Japon, à Tokyo, dans le Sud. Depuis des années, tout le monde attendait le "Big One". On évoquait les pires scénarios, 80 000 morts rien que sur Tokyo. On envisageait même une explosion du Fuji-san !
Pour ce terrible tremblement de terre de Sendai, l'épicentre un peu plus loin de la capitale, rend plus modestes les pertes humaines envisagées. Aujourd'hui, le gouvernement japonais, conservateur et moins orgueilleux, évite de commettre à nouveau l'erreur de repousser l'aide étrangère comme il l'avait fait pour Kobe, car pour Kobe, les équipes de secours avaient été stoppées et consignées dans les aéroports à cause… de la quarantaine qui s'appliquait aux chiens de secours étrangers !
Eduqués et pros de l'organisation, les tokyoïtes pour ne citer qu'eux, ont constitué dans les tours de la capitale des stocks de produits alimentaires et de première nécessité en vue d'un autre tremblement de terre après Kobe. Mais ce qui fait le plus peur aux habitants de Tokyo, c'est le risque de liquéfaction des sols dans la "Shitamachi", partie basse de la capitale de Tokyo. Le manque d'espace, la montagne occupant les ¾ du territoire de l'archipel, la forêt 67%, il a fallu assécher les marais et gagner sur la mer. Ces importantes constructions sur ces lagunes inquiètent beaucoup leurs habitants car la remontée des eaux dans le métro noierait un grand nombre de personnes qui n'auraient aucune chance d'en échapper.
Que va-t-il se passer pour les prochaines secousses annoncées, d'ici trois jours, 7 sur l'échelle de Richter ? Le risque de fusion de réacteurs des centrales nucléaires, outre celle de Fukushima, renforce le clash nucléaire, quasi sûr, inévitable. On retrouve encore dans les pâturages écossais et dans le cerveau de certains ministres des traces de Tchernobyl… Et puisqu'il faut ajouter une touche d'humour à ces noirs lendemains, une petite pensée pour nos 58 réacteurs nucléaires français, évidemment nichés dans des zones sûres et sans problèmes selon les propos rassurants d'un Besson ou d'une Kosciusko-Morizet, mais, qui, sous nos fesses, finiront bien par nous catapulter tôt ou tard hors de notre miteux siège éjectable soi-disant sécurisé. A mon avis, nous n'atterrirons jamais.
(Sondage de 2008 mais certainement stable depuis...)